La recherche sur la culture radiophonique résonne jusqu’au Musée Tinguely

Hier kämpft die argentinische Komponistin Beatriz Ferreyra mit einem Knäuel Tonbänder – ein Chaos, das es im digitalen Hörzeital

Un projet soutenu par le FNS étudie les phénomènes sonores et les cultures auditives en lien avec la radio. Un nouvel algorithme permet d’explorer les archives radiophoniques sur la base de critères sonores. Ces trouvailles sont à découvrir dans l’exposition "Radiophonic Spaces" au Musée Tinguely à Bâle.

Les premières émissions radio datent d’un siècle. Avec le numérique, ce média subit de profonds changements, qui concernent également les chaînes nationales telles que la RTS, actuellement en pleine restructuration. Les scientifiques du projet "Radiophonic Cultures – Sonic environments and archives in hybrid media systems" soutenu par le Fonds national suisse (FNS) ont vu dans cette situation l’occasion d’explorer la transformation de l’univers sonore par la radio en tant que technique culturelle.

L’équipe a notamment étudié l’art sonore dans le contexte de la radio, ainsi que les nouvelles possibilités offertes par le numérique. Une attention toute particulière a été accordée aux archives: "Elles ont un rôle de préservation de la mémoire, mais on les utilise de plus en plus souvent comme lieu de production", explique Ute Holl, cheffe du projet à l’Institut des sciences des médias de l’Université de Bâle. Les artistes puisent de plus en plus dans les archives radiophoniques afin de créer de nouvelles œuvres.

Un algorithme pour explorer les archives

Les études ont donné naissance à un projet qui ouvre de nouvelles voies pour trier les fonds d’archives: un algorithme de recherche utilisant des critères sonores. Ces trouvailles sont présentées dans le cadre de l’exposition actuelle "Radiophonic Spaces" du Musée Tinguely à Bâle. Elles permettent de découvrir des nouveaux aspects de l’art radiophonique autant contemporains qu’historiques, connus ou plus confidentiels. "Grâce à cette exposition, les visiteurs vont percevoir la manière dont la frontière entre radio et son, entre bruit et musique s’est décalée", poursuit Ute Holl.

"Il y aura plus à entendre qu’à voir", souligne Andres Pardey, vice-directeur du Musée Tinguely. Munis d’écouteurs et de smartphones, les visiteurs pourront activer la rediffusion de courts extraits d’œuvres comme celles d’Antonin Artaud, de John Cage ou de Milo Rau. Pour en entendre davantage ou en savoir plus sur l’un des quelque 200 extraits, il est possible de réserver l’émission sur place et de l’écouter dans son intégralité.

Invitation à s’attarder

"On a ainsi la possibilité de réagir spontanément à ce que l’on entend", poursuit Andres Pardey. Les visiteurs entendront ainsi une radio qui ressemblera à une station FM réelle. Ils pourront passer d’une station à l’autre jusqu’à ce qu’un morceau de musique, une voix ou une mélodie les invite à s’attarder.

L’exposition au Musée Tinguely à Bâle est accompagnée d’un cycle de conférences de l’Institut des sciences des médias de l’Université de Bâle, qui présentera et interrogera la pratique quotidienne et les analyses théoriques.

Le projet "Radiophonic Cultures - Sonic environments and archives in hybrid media systems" a été financé par le programme Sinergia du FNS. Il s’agit d’une collaboration entre l’Université de Bâle, l’Université Bauhaus de Weimar et la Haute école de musique de la Haute école spécialisée du du Nord-Ouest de la Suisse (FHNW). L’exposition "Radiophonic Spaces" est née d’une coopération entre l’Université de Bâle, le Musée Tinguely, l’Université Bauhaus de Weimar et la Maison des cultures du monde à Berlin. Elle dure jusqu’au 27 janvier 2018 au Musée Tinguely. Elle sera présentée à la Maison des cultures du monde à Berlin du 1 novembre au 10 décembre 2018 ainsi qu’à la bibliothèque universitaire de Weimar du 26 juillet au 19 septembre 2019.

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