Concours FNS d'images scientifiques
A vos caméras! Rendez visible la recherche suisse
Le Concours FNS d’images scientifiques invite les chercheuses et chercheurs travaillant en Suisse à rendre leurs travaux visibles pour le public et les médias. Il récompense les photographies, images et vidéos pour leur qualité esthétique et leur capacité à inspirer et à étonner, à transmettre ou illustrer une connaissance, à raconter une histoire humaine ou à faire découvrir un nouvel univers.
Toutes les œuvres soumises (plus de 3100) sont disponibles sur notre galerie en ligne sur Flickr.
Lauréat-es 2024
Le jury du Concours a attribué quatre premiers prix et quinze distinctions parmi les 386 soumissions valides reçues.
Catégorie 1 – L’objet d’étude
Image infrarouge montrant des ornements sous-jacents, par Martin Stollenwerk
Collaborateur scientifique, Institut suisse pour l’étude de l’art
Cette image composite du hall d’entrée de l’Institut suisse pour l’étude de l’art comprend une photographie prise dans le spectre visuel et une autre dans l’infrarouge. Cette dernière, présentée en noir et blanc, a été produite à partir de six images en basse résolution. Elle révèle dans le coin supérieur droit des ornements sous-jacents qui avaient été peints il y a une centaine d’années. La couche en couleur est constituée de cinq images en haute résolution et montre dans le coin supérieur gauche l’aspect actuel de l’édifice.
J’aime cette image car elle nous fait voyager à travers les âges. Les médias utilisés correspondent bien aux deux époques représentées: le noir et blanc était le seul moyen de photographier lorsque les ornements ont été repeints, alors qu’aujourd’hui la photographie en couleur est courante. Je prends des photographies de peintures d’art et j’utilise l’imagerie par réflexion infrarouge afin de révéler des dessins préliminaires sous-jacents, ainsi que l’imagerie par transmission infrarouge afin de découvrir la présence de couches de peinture supplémentaires.
Commentaire du jury │ L’image frappe par une apparente familiarité qui se voit déstabilisée par l’intrusion d’un corps étranger affiché en noir et blanc. Méticuleusement réalisé, cet effort scientifique et technique fait resurgir de la beauté en jetant un pont vers notre passé et en révélant de manière transparente et immédiate ce qui se cache sous la surface des murs qui nous entourent.
Catégorie 2 – Les femmes et les hommes de la science
Balayage lidar dans les grottes de Vallorbe, par Tanguy Racine
Chercheur postdoctoral, Université de Neuchâtel
Notre projet modélise l’écoulement et le transport de solutés dans des conduits karstiques en utilisant l’analyse de géométries réalistes des passages souterrains. Sur l’image, la chercheuse Celia Trunz emploie un capteur lidar pour faire l’acquisition d’un nuage de points en 3D d’un conduit actif dans les grottes de Vallorbe (Vaud). Lors de crues, la rivière souterraine de l’Orbe remplit entièrement ce passage. J’ai recréé avec des flashs asservis commandés à distance les conditions d’éclairage lors de la numérisation.
Commentaire du jury │ Le photographe a su surmonter des conditions manifestement difficiles pour présenter une image classique de l’exploratrice-scientifique posant en plein cœur de son domaine d’étude, avec un cadrage, une composition et un éclairage parfaitement maîtrisés.
Catégorie 3 – Lieux et outils
Clonage acoustique, par Jonas Müller
Doctorant, ETH Zurich
L’image montre notre projet de recherche sur le clonage acoustique. Son objectif est de coupler des espaces acoustiques physiques et numériques (recréés à l’aide d’algorithmes), les ondes sonores pouvant se propager entre les deux domaines. Comme elles sont invisibles, nous projetons la simulation d’un champ d’ondes sur le guide d’ondes. Notre expérience montre que la réflexion sonore créée par un objet physique (le diffuseur) peut être clonée, c’est-à-dire reproduite par des haut-parleurs contrôlés par un algorithme préalablement entraîné sur l’objet réel. Cette image exprime la complexité de cette recherche et la beauté des ponts établis entre les mondes physique et numérique.
Commentaire du jury │Avec une composition symétrique et solide rappelant l’imagerie de science-fiction, l’image satisfait notre aspiration à une science complexe et hermétique qui nous invite à nous y perdre. Elle oscille entre détermination, contrôle et ordre d’un côté, et chaos, improvisation et bricolage de l’autre.
Catégorie 4 – Vidéos
Vascularisation du cerveau, par Christopher Hahne
Chercheur postdoctoral, Université de Berne
Des techniques de pointe d’imagerie par ultrasons peuvent révéler les secrets de la vascularisation du cerveau. Cette vidéo montre la reconstruction d’une image statique du flux sanguin dans le cerveau d’un rat, qui commence au ralenti avant d’accélérer progressivement.
Dans la pratique clinique, l’échographie de contraste est un outil important utilisé pour identifier une tumeur ou un accident vasculaire cérébral. Elle génère des images ayant un bon contraste mais une faible résolution. Pour surmonter cette limitation, nous avons utilisé la microscopie ultrasonore de localisation, qui détermine la position des particules d’agent de contraste et visualise la direction et la vitesse du flux sanguin. Cette technique permet de reconstruire les tracés des vaisseaux sanguins avec une résolution en dessous de la longueur d’onde, promettant une amélioration des capacités futures de diagnostic. Les enregistrements des ultrasons ont été réalisés à Sorbonne Université et transformés en images par un outil d’intelligence artificielle développé avec le soutien de la Fondation Hasler.
Commentaire du jury │ Cette vidéo esthétique capte notre attention par ses motifs d’apparence universelle mais initialement difficiles à cerner. Elle présente une histoire compacte, qui se nourrit de notre désir de compréhension des mécanismes prenant place dans le cerveau.
Au sujet du concours
Le concours est annuel. Un jury international se réunit en début d’année et décerne dans chaque catégorie un prix de 1 000 francs pour la contribution gagnante ainsi que 250 francs pour chaque mention. Les œuvres primées sont annoncées en avril-mai, font l’objet d’une exposition lors des Journées photographiques de Bienne et seront mises à disposition du public, des institutions et des médias.
Les objectifs de cette initiative sont multiples: montrer le rôle croissant des images dans la recherche scientifique, dévoiler comment la science se pratique, donner un visage à ses acteurs. Le concours veut également encourager les médias à parler davantage de science en images et rendre celles-ci accessibles au grand public à travers des expositions.
Le FNS encourage les chercheurs à prendre leur appareil photo et à documenter l’environnement – souvent exceptionnel – dans lequel ils travaillent ainsi qu’à donner un visage à leurs collègues.
Jury 2024
Le jury international comprend des spécialistes des domaines de la photographie, des musées, des médias et de la recherche
Président
- Alexander Sauer, photographe (Suisse)
Membres
- Emanuela Ascoli, directrice photos et expositions du National Geographic France
- Emmanuelle Giacometti, directrice de l’Espace des Inventions (Suisse)
- Tanja Gesell, biologiste et artiste, Université de Vienne (Autriche)
- Patrick Gyger, directeur de Plateforme 10 (Suisse)
Remise des prix, et expositions et galeries en ligne
La remise des prix a lieu en mai 2024 durant les Journées photographiques de Bienne, où les œuvres gagnantes et soumises sont exposées.
Les images sont présentées lors d’autres expositions, ainsi qu’en ligne:
Participation
Conditions de participation
Le Concours est ouvert aux chercheuses et chercheurs engagés dans une haute école ou une institution de recherche suisses. L'œuvre doit avoir été créée dans les 12 mois qui précèdent la date limite pour l'envoi des soumissions.
Soumission
La participation au concours se fait exclusivement à l’aide du formulaire d'inscription rempli en ligne.
Catégories du concours
Chaque participant peut envoyer de 1 à 5 soumissions, réparties dans une seule ou plusieurs des catégories suivantes.
1) L'objet d'étude (image)
Du micro- au macrocosme, l'image de l'objet étudié, capturée par les scientifiques par un appareil photo ou reconstituée par ordinateur.
2) Les femmes et les hommes de la science (photographie)
Documentation photographique de la pratique de la recherche par et avec ses acteurs.
3) Les lieux et les outils (photographie)
Documentation photographique de l'environnement et des instruments techniques qui produisent mesures, données et découvertes.
4) Video loop
Chronophotographies, vidéos ou gifs animés sur des thèmes des catégories 1 à 3.
Spécifications techniques
Photographie
Fichier d'image numérique obtenu à partir d'un appareil photo. Format: JPEG ou TIFF. Taille maximale: 100 MB. Résolution minimale: 2000 x 3000 pixels (16,9 x 25,4 cm à 300 dpi). Retouche numérique autorisée.
Image
Fichier d'image numérique obtenu à partir d'un appareil photo ou généré par ordinateur à partir de données issues d'une observation ou d'une simulation numérique (infographies explicatives exclues). Autres: voir "Photographie", ci-dessus.
Vidéo
Fichier vidéo numérique obtenu à partir d'un appareil photo ou généré par ordinateur à partir de données issues d'une observation ou d'une simulation numérique (infographies explicatives exclues). Formats: GIF, AVI, MP4 (montés en boucle). Taille maximale: 300 MB. Durée: de 3 à 15 secondes. Résolution minimale: 480 x 720 pixels (résolution DVD). Retouche numérique autorisée.
Utilisation des images
Les participants restent titulaires des droits d’auteur relatifs à leur œuvre. Ils autorisent la publication des œuvres soumises au Concours sous une licence CC-BY-NC-ND (https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/3.0/fr) : les œuvres soumises peuvent être réutilisées librement sans modification pour un usage non commercial, avec attribution de l’œuvre à son auteur.
Lauréat-es 2017 - 2023
Galerie en ligne
Tous les soumissions sont disponibles dans notre galerie en ligne. Suivez les images du concours sur Twitter avec le hashtag #SwissScienceImage.
Prix du Public 2017-2021
En mars 2021, le public a voté pour ses œuvres préférées parmi 50 photos et 15 vidéos. Celles-ci avaient été sélectionnées en février 2021 par les 20 étudiants de la classe de photographie de l'Ecole d'arts visuels Berne et Bienne.
La forêt néocorticale vue de l’intérieur (2017)
Nicolas Antille (EPFL)
Jump! (2021) - Vidéo
Daniel Huber (Université de Genève)
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