Les réseaux de champignons résistent aux périodes de sécheresse

Les mycorhizes, champignons symbiotiques, aident les plantes à absorber les minéraux, et se révèlent aussi très résistantes.

Les champignons du sol peuvent exercer une influence positive sur le rendement des cultures. Les connaissances manquent toutefois encore sur la manière dont ces microorganismes réagiront aux conditions météorologiques extrêmes à venir. Les premiers résultats d’un essai en plein champ soutenu par le FNS et réalisé par l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) à Therwil, dans la campagne bâloise, montrent qu’une période de sécheresse n’a que peu d’effet sur les mycorhizes – cette biocénose très répandue mêlant champignons et racines, qui peut faciliter l’absorption par les plantes de l’eau et des minéraux.

Trouver les méthodes de culture adaptées

L’expérience fait partie d’un projet à long terme du FiBL, comparant depuis 1978 différentes méthodes de culture conventionnelles et biologiques. En recouvrant des parcelles de blé d’hiver d’un toit en plastique, les scientifiques réduisent les précipitations de 65% et simulent ainsi une sécheresse. Pendant la période de croissances, ils prélèvent des échantillons de sol et identifient les espèces de champignons présentes ainsi que la diversité des mycorhizes par des analyses ADN. Des différences existent dans la composition d’espèces entre les traitements conventionnel et biodynamique des sols, mais dans les deux systèmes, les mycorhizes se révèlent étonnamment résistantes à la sécheresse.

D’autres recherches ont montré que des conditions de sécheresse entraînent même une légère augmentation de la biomasse des champignons mycorhiziens. Selon Dominika Kundel, biologiste participant au projet, il est possible que les champignons étendent leur fin mycélium afin de tirer davantage d’humidité des plus petits pores du sol. Le FiBL prévoit de poursuivre les recherches afin d’étudier de manière plus approfondie l’effet de périodes de sécheresse sur les microorganismes du sol. L’objectif est de développer à temps des techniques culturales à même de préparer les sols aux évènements climatiques extrêmes.